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L'ETAPE
Larche - Bousiéyas
GR 5 de Larche à Menton
Carte : Ign Top 25 n° 3538 ET et 3639 OT Départ : Larche 1680 m Arrivée : Bousiéyas 1883 m Durée randonnée : env. 8 h Dénivelé + 1300 m - Dénivelé - 980 m Difficulté : 5/5 Transports depuis Marseille : Société des Cars Alpes Littoral - 04 92 51 06 05 - 24,10 €
8h10 : nous quittons le gîte de Larche vers Bousiéyas en compagnie de Jean Michel et Elisabeth, un couple grenoblois qui a entamé le GR5 à Briançon. Ciel d'azur et donc bonne humeur au départ de notre premier jour de randonnée. Michel, qui a emporté sa grosse caméra haute définition et qui porte près de 5 kg de matériel vidéo se régale... Pour commencer, nous suivons la petite route asphaltée qui longe la rive droite de l'Ubayette. Au hameau de Malbois nous repassons sur sa rive gauche (1690 m), puis franchissons le torrent du Pis (1787 m). Un troupeau de moutons surveillé de près par des chiens de berger broute paisiblement l'herbe tendre dans une clairière. Nous atteignons les abords du Pont Rouge (1907 m) ( 1h20 ), à l'entrée du très beau vallon du Lauzanier, que nous allons remonter. Aux abords d'un abri voûté en pierres sèches, des marmottes pas farouches en quête de nourriture font le beau (ou la belle ?) devant nous. Nous progressons plein sud sur des pelouses vert tendre par la rive gauche de l'Ubayette . La pente se redresse et nous passons rapidement le ravin de la Lauze qui précède la cabane Donadieu (2149 m) ( 1h10 ) , une bergerie en pierres au toit de tôle. Vers 2200 m, le Gr5 coupe le ravin du Pradon. Nous sommes en vue de la cabane du Lauzanier (2275 m). Non loin de là, sur une butte herbeuse, la chapelle du Lauzanier domine le lac du même nom (2284 m) ( 0h25 ). Le Gr5 contourne le lac par sa rive gauche. Nous traversons les premiers névés et nous dirigeons vers une sorte de moraine que nous contournons par la droite. Le décor change radicalement : la neige est maintenant omniprésente. Après 45 mn nous atteignons le lac de Derrière la Croix (2428 m) partiellement gelé, puis gravissons vers l'Est une pente raide d'un dénivelé de 100 m. Martine est à la peine. Heureusement la pente redevient plus modeste. Mais la progression sur les larges névés qui bordent le flanc ouest du Rocher des Trois Evêchés jusqu'au Pas de la Cavale 38 (2671 m) ( 1h25 ) n'est pas du goût de tout le monde ! Au col, le panorama est saisissant et embrasse vers le Sud une bonne partie du massif que nous allons parcourir ces prochains jours ! L'endroit est idéal pour casser la croûte. Cependant, pour nous protéger du vent, nous nous abritons derrière un muret en ruine. Après le repas, nous nous engageons dans la descente, sous les vertigineuses barres rocheuses du versant Sud. Il faut se méfier les jours de grand vent (la Lombarde) car des pierres sont emportées et risquent de causer des blessures ! Le sentier rocailleux aux nombreux lacets nous fait rapidement perdre de l'altitude. Devant nous s'étale la large vallée du Salso Moreno aux formes tourmentées par ses dolines et ses ravins. Des escarpements rocheux, des éboulis, puis des pentes gazonnées, nous conduisent à proximité des lacs d'Agniel (2344 m) ( 25 mn ). Nous continuons à descendre la rive gauche de la large combe de la Gypière, en laissant à gauche (2095 m env.) l'embranchement du sentier du col de Pouriac 37 . Après 150 m, nous traversons vers l'Est le vallon de Gypière pour atteindre les granges de Salso Moreno (2087 m) ( 30 mn ). Sur ses pelouses exposées au Sud, nous gagnons une cabane de berger, avec à l'intérieur un poêle et une vieille armoire métallique cadenassée estampillée "coffre fort du berger" ! On y passerait volontiers la nuit. Peu après, nous franchissons sans problème le ravin de la Tour, dont la profonde balafre témoigne de la violence et probablement de la soudaineté des crues du torrent. Il reste à fournir un dernier effort -- 200 m de dénivelé, les derniers de l'étape -- pour s'élever, par un sentier en écharpe, vers le col des Fourches 41 (2261 m) ( 20 mn ). Au col, la lecture des panneaux explicatifs des fortifications nous offrent l'occasion de souffler un peu. Nous apercevons la route du col de la Bonnette ainsi que les ruines du Camp des Fourches. Nous traversons une première fois la nationale près d'un monument, puis dévalons au sud-ouest les pentes herbeuses vers Bousièyas 43 ( 1h ), en coupant plusieurs fois encore les lacets de la route. Nous arrivons au gîte vers 17h30. La gérante est en train d'effectuer le ménage du refuge, dont c'est le jour d'ouverture. A notre grand étonnement, elle nous annonce... sans ménagement, que nous arrivons trop tôt ! Pendant que Michel et Jean Michel mettent en place, à sa demande, les bouteilles de gaz destinées aux douches, la dame, en bonne fonctionnaire, s'éclipse avec sa camionnette, nous laissant seuls dans le gîte. Dans le dortoir, les matelas sont humides et en mauvais état, il est urgent de profiter des derniers rayons de soleil pour les faire sécher. Une armoire à boissons cadenassée nous nargue à l'entrée du réfectoire. Pas la moindre bière à s'envoyer dans le gosier ! En guise de consolation, je partage avec nos compagnons de route le petit flacon de Pastis que j'avais emporté. Nous préparons en commun le repas du soir, soupe et pâtes sauce champignon... Pour la vaisselle, pas d'eau dans le réfectoire, pas d'éponge, pas la moindre goutte de produit vaisselle ! Je ne vous raconte pas...