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Val Fréjus - refuge du Mont Thabor
des névés aux palmiers...
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Val Fréjus
GR 5 de Landry à Larche
itinéraire réel
Névache
Hébergement :
Difficulté : 3/5
Altitude maxi : 2500 m
Dénivelé - 92 m
Dénivelé + 975 m
Temps de marche (sans pauses) : 3 h 25
Distance : 8,2 km
Arrivée : refuge du mont Thabor (2500 m)
Départ : gîte les Tavernes, Valfréjus 1620 m
hors GR
Intérêt de l'étape : HHH
Copyright 2008 / 2012
n Les Tavernes, vendredi 22 juin. Réveil à 6h30 : brouillard La brume occulte totalement le paysage. Le beau temps annoncé par la météo sera-t'il au rendez-vous ? Nous prenons congé de la gardienne du gîte vers 8 h. Pour Martine, ça devrait aller aujourd'hui, car la randonnée du jour s'achèvera au refuge du Mont-Thabor. Une nouvelle demi-étape en somme, car amputée de la partie Modane-Valfrejus. Mais cela permettra d'enchaîner ensuite les étapes comme nous les avions prévues. Le brouillard est moins dense maintenant, les nuages remontent rapidement le flanc de la montagne, ce qui est plutôt un bon signe. Après le Plan Monin (1650 m) le GR quitte la route militaire et franchit le pont sur le Charmaix pour rejoindre l'embranchement de sa variante rive gauche. Peu après, nous parvenons au hameau des Herbiers (1664 m) ( 0h15 ) avec son oratoire de pierres empilées. Le GR longe la rive gauche du torrent sur environ 1,5 km. Peu avant un blockhaus de la seconde guerre mondiale, nous traversons un pont (1880 m) ( 0h45 ) et reprenons la route militaire. Sur les hauteurs, la silhouette fantômatique d'une ancienne caserne se découpe dans le brouillard. Nous arrivons au chalets du Lavoir (1920 m) ( 0h10 ). C'est aussi un parking pour les voitures de tourisme. Une toilette sèche a été récemment installée dans une petite cabane en bois au bord du chemin. Petit à petit, la luminosité augmente et les nuages se disloquent. Entourés par un groupe de randonneurs venus en voiture jusqu'au Lavoir, nous entamons par une large piste la montée sévère vers la prise d'eau de la Losa (2099 m) ( 0h25 ). Nous poursuivons sur le sentier qui longe les pentes ouest du Mont Craveroz. Les nuages grimpent vers les cimes et finissent par s'évaporer dans le beau ciel d'azur. Le paysage est de toute beauté. Devant nous s'étale une longue vallée aux flancs évasés. Ses pentes herbeuses et fleuries sont entaillées par un ravin qui semble naître au pied du col de la Vallée Etroite. Des névés subsistent sur les sommets qui bouclent la vallée. Des chalets en pierre aux toits de Lauze sont disséminés dans les alpages. Après avoir dépassé les chalets de la Levette (2180 m), nous atteignons ceux de la Replanette vers 2280 m ( 0h40 ).
l Refuge CAF du Mont Thabor (42 pl.) 04.79.20.32.13 (refuge) 06.49.98.66.59 (Cédric Périllat, gardien et guide)
L'endroit est trop beau : pour calmer un début de fringale, on s'y accorde une pause bien plus longue que nécessaire. Après tout, l'étape est courte, autant savourer le paysage. A quelques pas de là, l'oratoire de Notre Dame de Replanette, érigé en 1977, semble avoir été planté là pour servir de premier plan aux photographes. Situé sur l'ancienne frontière franco-italienne, le large col de la Vallée Etroite barre l'horizon au Sud. Il est encadré au Sud-Est par la cime de la Planette (3104 m) et à l'Ouest par le remarquable rocher du Cheval Blanc sous lequel on distingue le refuge du Mont Thabor. Après la pause, nous traversons les premiers névés et rejoignons en douceur le col de la Vallée Etroite (2434 m) ( 0h40 ). Un tout petit lac s'est logé dans une dépression du col. A son extrémité, une croix en bois indique que nous sommes à la limite des départements de la Savoie et des Hautes Alpes. L'endroit est très photogénique et constitue un avant plan de choix pour les amateurs de photos. Le ciel d'azur des Hautes-Alpes n'est pas un mythe, il commence ici ! Nous laissons le GR 5 pour nous diriger vers le refuge du Mont-Thabor. Le sentier remonte tranquillement des pentes herbeuses. En prenant de l'altitude, on s'aperçoit que les amoncellements de pierres sur le pré en aval du refuge constituent en fait autant de graffiti amoureux : dessins de coeurs, prénoms féminins et masculins, etc.
Topo-guide FFRP : La Grande Traversée des Alpes de la Maurienne à l'Ubaye
Le refuge CAF du Mont- Thabor (2500 m) ( 0h15 ), encore entouré par quelques névés, baigne dans une douce lumière matinale. L'inscription auprès de la gardienne effectuée, je m'installe avec Michel et Martine sur la terrasse ensoleillée située à l'arrière du refuge. Alors que nous prenons notre casse-croûte, un groupe de seniors italiens, largement octogénaires pour la plupart, vient déjeuner à la table voisine. On apprend par la gardienne qu'il s'agit de pensionnaires -"évadés" pour la journée- d'une maison de retraite de Bardonècchia, avec l'assentiment de leur mère supérieure. Et avec pour seule obligation d'être rentrés à l'heure du dîner ! De joyeux complices qui se sont tapés quand même toute la montée par la Vallée Etroite. Et qui ont visiblement l'habitude de ce genre d'équipées. La gardienne ne voit pas d'objection à ce qu'ils consomment les bonnes bouteilles de vin italien (un cépage par plat, SVP !), ramenées dans leur sac à dos. Après le repas, je propose à Michel de grimper sur les hauteurs du refuge, histoire de ne pas mollir et de profiter d'un panorama plus vaste. Martine reste sur la terrasse, préférant encore ménager ses pieds endoloris. En s'élevant vers l'arête de la Faysse, issue du Cheval Blanc, les lacs Ste-Marguerite partiellement gelés, dont font partie le Lac Rond et le Lac Long, se découvrent peu à peu. En face de nous, le Mont Thabor (3178 m) est encore largement enneigé. Le sommet avec sa chapelle, gravi quelques années plus tôt, nous rappelle quelques bons souvenirs. Au loin, la face nord glaciaire de la Barre des Ecrins émerge des sommets au premier plan. Nous rejoignons vers le Sud des rochers aux formes déchiquetées appelés le Château Léger (2645 m). Leur ascension demande un peu de grimpette. Une vue vertigineuse sur la Vallée Etroite nous y attend. Sur les maigres pelouses entourant les rochers, la flore abondante et variée ne demande qu'à être photographiée... exercice auquel nous nous plions volontiers. Nous poursuivons un peu plus haut par la crête jusqu'à un petit sommet coté à 2763 m, puis décidons de retourner au refuge. Au bord du lac Rond, une silhouette nous fait des signes : il s'agit de Martine. Avant l'heure du dîner, nous profitons des derniers rayons de soleil sur la terrasse. Un groupe de randonneurs y prend l'apéritif. Il s'agit (encore) d'alsaciens, engagés sur le tour du Thabor. Ils seront nos voisins de table pour le souper dont je vous livre le menu : potage de légumes, salade mélangée, diots et riz, fromage et salade de fruits. Vous ne mourrez pas de faim ici ! Nous couchons dans un petit dortoir de huit places, en compagnie d'une randonneuse qui déclare dès son arrivée : "Je vous préviens, je ronfle !!! " Charmant. Mais nous avons passé une bonne nuit. Conclusion : une étape facile, des paysages idylliques et un ciel d'azur. Le bonheur !